Le genre idéal
Puisqu'on a décidé ici que l'humour c'était un truc désuet à destination des politiciens engagés (cf DIeudonné, Vincent Lagaf, Rachida Dati, François Hollande), ici on ne parlera que de sujets sociétaux avec un air sérieux jusqu'à nouvel ordre. Le nouvel ordre pouvant intervenir lorsqu'on aura une tribune dans Le Point ou sur Europe 1 qui devraient cesser de confondre polémiste et pédophile.
BREF en attendant c'est donc ici, haut lieu du second degré qu'on va développer des points de vue intelligents et un peu chiants sur des sujets de société jusqu'à complète rémission de notre second degré.
Aujourd'hui nous parlerons Gender Theory.
Parce que j'en ai un peu ras le headband que ce sujet ne sois traité que par des participants à la Manif pour tous ou par des femens irrespectueuses (ceci est un cliché).
On va commencer par avancer de opinions qui ne seront pas du goût de tous et qu'ensuite, nous développerons, avec nuance et bon goût comme seules savent le faire les épouses de l'ambassadeur.
Non je ne suis pas d'accord avec les modules d'égalité filles/garçons instaurés à titre d'essai dans les écoles par Vincent Peillon et notre folle du roi préférée (on a dit qu'il fallait féminiser les titres alors je le fais) Najat Vallaut Belkacem.
Non je ne suis pas d'accord avec la "théorie du genre".
Même si on me répète qu'elle n'existe pas.
Tout le problème tient en l'expression d'une vérité qui n'en est pas une : les stéréotypes de genre sont mauvais.
Ah.
Bon.
Mon souci à moi c'est que je suis contre les inégalités et pourtant je suis persuadée que tous les "stéréotypes de genre" n'ont rien à y faire.
Moi, les stéréotypes, je les aime. Je les chéris. Comme j'aime et je chéris ma grand mère et ses phrases débiles sur le "c'était mieux avant" et autres assertions dépassées. Je regarde ces stéréotypes avec tendresse et je pense que leur existence n'empêche pas de s'affranchir des inégalités. Bien au contraire.
Tout ceci part du postulat que le stéréotype n'est pas une affaire de domination, mais de préjugés : filles/rose, garçons/bleus, filles/douceur, garçon/guerre etc ... Je ne suis pas d'accord avec tout, ce serait fou. Etant moi même une femelle tendance mâle alpha bien belliqueuse, super yang, je serai mal disposée à préjuger du rôle de la femme et de celui de l'homme. Je pense seulement que j'ai la chance de pouvoir choisir mon rôle, mon homme fait les lessives mais il me gonfle aussi pas mal à vouloir nettoyer tout le temps ce que je salis. Par ailleurs, il a de ces défauts qu'on dit maculins... Et moi je suis toujours, et malgré tout, celle qui pense à tout. La maman quoi.
Je pense que c'est en donnant l'exemple à ma fille qu'elle apprendra à croire en elle et à se construire, bien plus qu'en lui bourrant le mou avec des théories.
Je pense que notre génération a une chance folle : celle d'avoir connu l'époque où les femmes ne pouvaient prendre un emploi sans l'accord de leur mari (enfin connu ... pas connu connu mais presque) celle de mesurer sa chance et le chemin parcouru. Notre devoir de mémoire ne nous est pas encore imposé par l'école, l'état, la république. Nous avons encore le choix.
Sous couvert de ce sacro-saint choix, on est en train de l'ôter aux familles pour le redonner aux enfants. Et si par malheur on pense qu'un enfant n'est pas en mesure d'assumer un tel choix on devient des gens nauséabonds pour qui les garçons doivent être des sapeur-cowboys et les filles des princesses.
Si nos parents avaient vraiment de l'influence sur nous, vous pensez qu'il y aurait autant de féministes dans les rangs de ma génération ?
C'est le combat de chacun de s'affranchir des diktats imposés par ... rayez la mention inutile : ses parents / son entourage / ses besoins / son ambition / sa femme / son médecin / les magazines / la pub / la télé / la société.
Je veux que ma fille se fasse son propre avis, et si elle s'avère devenir le bras droit de Marion Maréchal Le Pen alors on règlera nos comptes ensemble.
Je veux que ma fille ait des amis et des ennemis, des opposants et des partisans, qu'elle soit obligée de défendre son point de vue, car alors je saurais qu'elle aura été obligée de s'en forger un. Je ne veux pas que ma fille partage le même point de vue que toute sa classe, même si la ministre a dit que c'était un bon point de vue.
Et au milieu, l'arme préférée de la nouvelle guerre : Facebook.
La rumeur des cours de masturbation
Sur l'initiative d'une proche d'Alain Soral qui n'a pas le sens de la zizanie dans le cul, un SMS a été envoyé aux parents d'élèves (Orwelien n'est ce pas ?) pour leur dire qu'il fallait retirer ses enfants de l'école pour protester contre la mise en place de la théorie du genre à l'école et à terme, des cours d'éducation sexuelle ou on parlerait de masturbation et de transgenre (bon j'ai pas les détails, j'ai pas reçu le SMS).
Ou encore chacun y va de sa petite leçon sur le fait qu'il faut être vraiment con pour penser qu'on va masturber nos enfants en maternelle et ôter son enfant de l'école sur la base d'un SMS.
Oui, une rumeur a effrayé la population, provoquant une réaction d'hystérie collective.
La même hystérie collective qui multiplie les statuts chargés d'insulte à l'encontre des gens qui se sont fadés leurs enfants une journée entière pour rien du tout.
Alors oui, on peut insulter les gens qui croient qu'on va enseigner la masturbation à leurs enfants, si on veut. On peut aussi insulter les gens qui disent qu'il faut un discours officiel pour dédramatiser la masturbation et apprendre aux enfants l'égalité entre les sexes.
Les deux me piquent les yeux, personnellement.
La théorie du genre ou gender theory pour les puristes
Parce que quoi qu'on en dise il existe bel et bien une théorie : elle dit que les enfants naissent avec un sexe (féminin / masculin) mais que leur genre était une construction sociale fondée sur des préjugés transmis etc ... bref acquis vs innée.
La dessus, je m'inscris en faux en disant que si les sciences sociales se sont amusées à classifier le genre par des éléments sociaux de type "ce qui différencie les hommes des femmes c'est qu'un des deux porte des gants Mapa" ce n'est pas le cas de la biologie, qui utilise le mot genre pour classifier les êtres vivants au sein d'une espèce. A partir de là si on fait intervenir la grammaire on peut aussi dire que féminin (genre, sexe, neutre) devient "idéologique" dès lors qu'on le met au ... féminin : "féminine"... Oui une femme peut ne pas être féminine, est-elle toujours une femme ?
Et on peut continuer ainsi à se couper les cheveux en 4 sur toutes les longueurs et à déplorer le fait que le neutre français est linguistiquement le masculin.
Ou alors on peut aussi dire que chaque maman peut si elle le souhaite habiller sa fille tout de rose jusqu'à ce jour ou elle dira "non maman j'aime pas le rose", elle peut aussi adorer le rose et parfois, lui mettre du bleu, tout en levant les yeux aux ciel lorsque dans la rue ou dans le métro on trouvera sa fille "très mignon".
Pour en revenir à Facebook : Les gens dénoncent. Les opposants, quelle que soit la forme de leur opposition se font immédiatement traiter d'obscurantistes bêtes réactionnaires et rétrograde qui pensent que la terre et plate et veulent inculquer à ses enfants de force des notions qu'eux seuls pensent valables. Ce faisant, les gens qui dénoncent le font en essayant d'inculquer de force des notions qu'eux seuls pensent valables.
On marche sur la tête.
En défendant l'idée selon laquelle je ne souhaitais pas que l'école intervienne dans mon éducation, j'ai eu droit à cette réponse : "pardon, tu as raison aprennons à nos enfants que les garçons commandent et que les filles obéissent... l'égalité, c'est tellement débile"
Comment lutter ? Comment répondre ? Ou est l'obscurantisme ? Ou est l'indigence ? (moi je sais ! dans l'orthographe !)
L'école est un lieu ou on transmet du savoir. Et même si on n'a pas fini de se prendre la tête sur la teneur de ce savoir, il y a quand même une grosse différence entre savoir et mentalité.
Il existe d'autres moyens de lutter contre les inégalités de salaires et de traitement entre les hommes et les femmes. En mettant par exemple en place un "label" d'égalité qui vérifierait qu'à poste égal, les femmes seraient autant payées que les hommes. En se posant les bonnes questions sur le "pourquoi", en communiquant sur l'accès aux grandes écoles, en sponsorisant les associations...
Si on parle d'école laïque, je ne souhaite pas non plus qu'on vienne faire un cours à ma fille sur l'acceptation de l'autre, je préfère qu'on la pratique, en laissant les gens être de la religion qu'ils veulent sans en parler. Laïque ne veut pas dire anti-religieux mais neutre, on oublie trop facilement ça.
De même, je voudrais qu'on laisse les enfants jouer à ce qu'ils veulent sans interférer ni dans un sens ni dans l'autre.
Merci
Si tout va bien nous devrions avoir retrouvé nos capacités humoristiques avant la prochaine éclipse et comptons sur un article tout à fait léger où nous parlerons peut-être de crème de jour ou bien d'antisémitisme... on sait pas encore.