Ici s'ouvre une nouvelle rubrique, qui avec la régularité légendaire qu'on me connaît, devrait durer le temps d'un article.

Bref.

Dernièrement il s'est passé deux choses intéressantes dans ma vie. Pas des trucs à faire retourner le monde sur son fondement non plus, mais des petits détails qui font ouvrir des grandes réflexions. Et tandis que je m'apprêtais à relater à Le Pob le résultat de ces réflexions, je me suis rendue compte que ma vie de couple avait mis fin à la productivité de mon blog.

Si.

Car alors que je n'avais personne à qui donner mes points de vue pleins de bon sens terrien et de discernement, je prenais le temps de les écrire ici.

Ce qui avait également le mérite de réduire le taux de dispute dans mon quotidien.

Mais bon.

Il s'est donc passé deux choses en parallèle.

Il y a quelques jours : je découvre un article de Nizzagirl.

 

Pour vous la faire courte, Machine est directrice artistique de Manoush, une marque de fringues qui comme son nom l'indique vole des portefeuilles. Elle dit que la jupe au dessus du genou passé 40 ans c'est pas possible. 

 

 

Il me vient alors en tête que la presse féminine, non contente de remuer du cliché à longueur de pages, répète inlassablement les mêmes débilités depuis des dizaines d'années avec le même ton compassé, fourbue de cette assurance que même les avocats et les médecins ont fini par calmer un peu à force. 

 

Morceaux choisis de la réponse de Nizzagirl.

Quand on poste des photos de looks sur nos blogs, c'est pour montrer notre univers, pas pour inciter les nanas à vérifier avec nous que Pâques et ses cloches sont bien passés par nos cuisses, merci.

Nizzagirl

Ma première réaction à ce genre de réflexion est un bon mawashi virtuel, à base de DEGAGE CONNASSE. Ben oui, faut savoir s'adapter à son adversaire qui a réellement voulu nous mettre KO, ne soyons pas naifs, sur ce coup-là.

Nizzagirl

Cet article est intéressant, bien que la colère ait manifestement pris le pas sur le style.

Toutefois rendons à Machine ce qui appartient à Trucmuche, c'est ici l'avis d'une directrice artistique relaté dans un magazine féminin, et non celui de la journaliste.

J'ai donc dans ma besace un autre exemple destiné à jeter le discrédit sur l'engeance "journaliste de la presse féminine" qui rejoint celle des taxis dans la longue liste des peuplades démoniaques de l'ancienne économie.

Un matin tout tranquille (et serein) je lis la presse devant mon café du matin, au lieu de regarder Facebook (ce qui en soi constitue un acte aussi révolutionnaire que quand j'ai arrêté de manger du blé). Grazzia plus exactement. Acheté pour occuper une heure de ma vie entre deux rendez- vous, je n'avais pas eu l'occasion de le lire, alors je rattrapai mon retard en attendant l'éveil chantant de ma descendance.

Lorsque je tombe sur un article sur des filles qui donnent envie de (re)devenir féministe. Ah parce qu'on l'était plus ? Ou pas ? Ou pas bien ?

Des filles glamour qui inventent un courant 3.0 jouissif et créatif

Je passe sur l'utilisation de l'expression 3.0 qui me donne envie de me (ouvre le hashtag) #ouvrirlesveines (ferme le hashtag).

Et vous livre cet extrait dont le style, bien qu'ampoulé, n'éclaire pas vraiment (ho ho).

P(a)resse féminine

Car oui madame, posons les bases direct : la femme moderne, la féministe ultime, celle qui, dans son combat quotidien, t'arrache à la caisse de ton Picard de quartier pour t'emmener dans son héroïque course à l'égalité, ben cette femme, tu vois, elle est cool, sexy, acidulée (??), pop, elle transgresse les tabous de la sexualité.

Ouais madame.

Elle est actrice porno ?

Même pas.

Alors c'est Katy Perry ?

Nan madame.

C'est elle :

Gaby la poète pouet

Gaby la poète pouet

Gaby qui pense que le féminisme consiste à valider son existence. Alors que nous, pauvres ignorantes soumises, on croyait qu'il suffisait de venir au monde.

Dans son oeuvre, des filles racontent leurs histoires de cul. Mais ce ne sont pas des confessions car c'est de l'art.

Tu vois la différence ou t'es trop nul ?

Suivante.

Petra la chef de file

Petra la chef de file

Petra dont l'acte militant consiste à envoyer une photo d'elle en bikini et qui aujourd'hui trinque avec Paris Hilton.

La même Paris Hilton dont la pipe est disponible gratuitement sur tous les bons sites porno coquins féministes tels que Youporn.

Certes, elle était pas épilée... Grande guerrière.

Suivante.

Arvida, la féministe bubble gum

Arvida, la féministe bubble gum

"Parce que derrière cette exploration de l'éveil de la sexualité version Polly Pocket..."

(qui a inspiré de nombreux pédophiles de renom)

Arvida bouscule les genres, car c'est très à la mode. Ainsi des femmes à barbe prennent la pose version porno chic.

Elue produit de l'année 2014, Barbie photographe pense que la différence entre une mannequin sur le catwalk et une exhib sur instagram c'est que la mannequin ne l'a pas choisi. Perso j'aurais dit : quelques milliers de dollars. La différence.

Mais qui suis-je après tout, moi qui fait des soupes pour mon bébé au lieu de la nourrir de barbe à papa aux poils pubiens.

On se rend pas compte de la teneur féministe de l'acte consistant à éplucher un légume de forme phallique et le fourrer dans un blender pour le hacher menu afin d'en nourrir ton enfant.

Voila.

Sandy, la provocatrice née

Sandy, la provocatrice née

(Parce qu'il existe des provocateurs pas nés (captain Iglo par exemple))

La meilleure pour la fin. Sandy. Photographe branchée. "Un de ses plus grands fans n'est autre que Terry Richardson c'est dire."

A ce moment tu te demandes quand même si la "journaliste" de Grazzia n'est pas victime de la fracture numérique, mais genre dans sa tête.

Terry Richardson, qui a élevé l'agression sexuelle au rang d'art. Pour qui controversé est comme un mot gentil pour définir ta voisine qui fait trop cuire ses pâtes.

Il est fan de Sandy.

Sandy qui fait ni plus ni moins que des photos porno sales avec du sang, du sperme et des cheveux longs.

Oui c'est moderne, le sang et le sperme.

C'est une tendance tout à fait rafraichissante, qui remplace le caca dans le coeur des hipsters, depuis le succès fulgurant du fabuleux "2 girls 1 cup", oeuvre artistique et profondément féministe. Un peu trop profondément sans doute.

Sandy se désape pour son travail, elle est à l'aise avec son corps et voudrait que toutes les femmes le soient.

Il y a fort à parier que n'importe quelle femme née en 1952 lui voue un culte pour avoir ainsi libéré le corps de la femme. Il est grand temps.

A quand les photos de lingerie sur les abribus bordel de merde ?!

Au verso : féminisme rose bonbon en satin à noeud. Merci Grazia !

Au verso : féminisme rose bonbon en satin à noeud. Merci Grazia !

Il semblerait qu'en fin de compte, journaliste, c'est plus ce que c'était.

Le travail de fond, la recherche d'information, le point de vue global avec un oeil un tantinet socio sur le monde, la vie, tout ça...

C'est fini.

Si l'article s'était intitulé "elles ME redonnent envie d'être féministe" et non "elles NOUS" alors j'aurais rien dit. Cela n'aurait été que quelqu'un qui parle d'elle, de ses goûts, de ses envies. Aucunement ne serait-elle venue ériger en généralités les pensées du plus grand nombre.

En revanche cela aurait fait d'elle .. une blogueuse.

Choisis ton camp camarade.

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