Once we were Charlie
Cela se passait en février 2001.
Il y a 14 ans.
Une petite entreprise du nom de Lanetro employait des cyber rédacteurs pour remplir les pages d'un cyberguide. J'avais 23 ans et j'étais cyber contente d'avoir trouvé un premier emploi. J'avais même arpenté l'appartement de ma grand mère en criant "10 000 FRANCS PAR MOIS !!"
Il m'avait fallu 9 mois pour confirmer ce qui s'annonçait comme une vie professionnelle émaillée de coups de gueule et de problèmes avec ma hiérarchie.
Au terme desquels je m'étais faite lourdée pour "comportement agressif et injurieux" ...
Je vous vois déjà m'imaginant au milieu du cyber open espace, éructant des insanités à l'endroit du 4 ou 5ème PDG qui resta un peu moins longtemps que le précédent et plus longtemps que le suivant, renversant les unités centrales sur le chemin de la justice sociale.
Même pas.
J'avais juste émis quelques vérités à voix hautes.
Inutile de préciser que je n'ai pas perdu cette saine habitude. Mais l'appréhension du patronat, la gestion d'une entreprise et l'expérience ainsi que les compétences m'auront appris au moins la patience. Je dis toujours la vérité. Si possible gentiment. Et pas forcément tout de suite.
Le fait est qu'ils payèrent leur mensonge assez cher pour meubler mon premier appartement.
Tout ça pour raconter quoi ?
Qu'après mon départ, mes collègues pas assez injurieux sont restés sous le joug d'une entreprise qui, dans son dernier souffle, s'est dit que ce serait rigolo de faire souffrir tout le monde. C'est là qu'on commencé le harcèlement, les manoeuvres manipulatoires destinées à trouver des bonnes raisons de virer tout le monde sans avoir à faire le plan social.
Mais tout le monde n'a pas la chance d'avoir un comportement agressif ostentatoire. Ainsi ils restèrent et contactèrent la presse qui leur fit à peu l'accueil de la madame de la mairie quand tu es un entrepreneur qui cherche une place en crèche.
Tous SAUF Charlie Hebdo (et un reportage de France 2 qui n'a jamais été diffusé).
L'intégrale en PDF ici
Un grand bravo à mes premiers collègues pour avoir vécu et retrouvé cette expérience qui, y'a pas à dire, vous fabrique un honnête travailleur.