Lorsque l'inspiration est soluble dans la surveillance oblique d'une "technicienne de surface"

Comme je ne vous l'ai jamais dit, je tiens par principe à conserver au sein de ma misérable existence une certaine indépendance de ton. Une indépendance qui me vaut notamment de trouver régulièrement des emplois sous payés et totalement inintéressants tels qu'interroger des artisans alsaciens sur l'utilisation des serrures Vachette et de la brique Monomur ... autant dire que je m'éclate. Un éclatement qui me permet néanmoins de m'accorder des tas de plaisir aussi dispendieux qu'inutiles.

L'éclatement du moment dont je souhaitais vous causer se passait il y a de cela deux ans et concernait deux enfants en bas âge ayant cette particularité d'avoir, par facétie, causé la brisure du ménisque de leur (pourtant) vaillante nourrice.

Par déférence envers ma soeur que je vis bien dépitée, j'acceptai alors de prendre la place provisoire, non pas de la jambe mais bel et bien de la totalité de la nourrice.

J'avais alors passé trois mois à me demander chaque jour si j'allais survivre à ces attaques incessantes de déjections enfantines assorties de sons gutturaux assimilables (il me semble) à des pleurs ...
Pourquoi je parle de cela ? C'est très simple, il m'arrive assez régulièrement lorsque souffle le mistral fétide qui sert d'haleine à ma formidable hiérarchie*  de penser à cet épisode pas piqué des hannetons (ni spécialement noué des lombrics d'ailleurs) au cours de laquelle le petit garçon enlevait sa couche déjà pleine avant de s'en servir comme fronde au travers de toute la chambrée.

Enfin tout cela pour dire qu'un ce jour ensoleillé qu'était le 20 juin 2005, alors même que les enfants traînassaient comme à leur habitude leurs petites fesses sanglées de près dans leurs lits à barreaux, j'ai souhaité avancer sur la rédaction de mes passionnantes aventures lorsque je vis débarquer une femme brillamment intitulée Lourdes qui n'était pas prévue (en tout cas pas par moi).

Femme de ménage ou bien espionne de mon bon travail auprès des minots, j'ai encore du mal à définir son vrai rôle au sein de cette maison briquée comme un sou neuf.
Le fait est, tandis qu'elle passait ostensiblement l'aspirateur derrière mon dos je me sentais bien peu inspirée.

C'est pourquoi j'ai décidé, au bout de quelques minutes compliquées à faire semblant de m'intéresser un tant soit peu aux morveux qui gazouillaient dans leur literie, de faire fi de ses sourcils, fournis et interrogateurs (c'est compatible, j'ai vérifié), et de m'atteler à ma tâche.

Or là, plus rien !
Niet, nada, que dalle, que pouic, nichts, wallou from the bronx...
Cette gourde m'a ôté ma création en plein essor.
Peu importe je ne m'en laisserai pas compter par un membre féminin de la "bacalhou connection", je les connais ces animaux là. Moi même lorsque j'étais enfant, je faisais soeur de ketchup avec Conception et sa cousine Constance. Elles m'avaient rebaptisée Opiniâtre... allez savoir pourquoi ...

 



* Pour ceux qui l'ignoreraient encore, je suis dorénavant détentrice d'un titre ô combien valorisant , m'obligeant par trop souvent à prononcer les mots "responsable éditoriale de sites web marchands" suivi de "ouais c'est ça j'écris ouais"… dans une ville aussi romantique que ta glotte un jour d'angine blanche, sous la surveillance également oblique de la suce-frustrée susnommée hiérarchie dont l'activité principale semble être de surveiller mes faits et gestes. Bon bref, passons, fin de la parenthèse, tu peux reprendre au début de la phrase si ça te sied.
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