Ma vie, mon oeuvre, épisode évangélique
Il revient à ma mémoire des souvenirs familiers (ah tiens je savais pas que Charles Trenet dans le coin !) mettant en scène Henri.
Henri, qui est donc l'époux de TAMER faisant suite au divorce d'avec Godfather comme indiqué dans l'épisode chronologiquement précédent soit non pas le dernier épisode de la rubrique "Ma vie, Mon oeuvre" qui a la mutine particularité de vous présenter ma vie dans tous les sens (et autres villes du sennonais) mais l'épisode faisant immédiatement suite à celui-ci dans la vaste frise que représente ma vie.
Henri, donc, présentait une singularité que je n'identifiai pas immédiatement comme un vrai lien co(s)mique entre nous deux. Bien trop occupée que j'étais à fomenter des complots de toute sorte visant à me faire punir deux fois par semaine ou sinon il va m'arriver un truc grave (où l'on s'aperçoit que mes TOC naissants établissaient déjà une hiérarchie très stricte selon laquelle une punition n'est PAS la chose la plus grave dans la vie d'une enfant de moins de 10 ans).
Car cet homme, voyez-vous, je le pensais à dix mille lieues de mon univers à moi, fait de certitudes selon lesquelles Eddy Mitchel était mon père et qu'il avait composé une chanson pour moi, laquelle chanson je nommai fièrement "La fille aux yeux mentalo". Pensez comme j'étais si jeune et si lucide au regard de ma situation psychiatrique.
Cet homme, je lui vouait une rancoeur incoercible depuis ce jour où il improvisa un week-end prolongé en famille, m'obligeant à rater l'école le jour précis où il devait y avoir feuilleté-viande à la cantine.
Vous m'auriez dit à l'époque qu'un jour, je vouerai à Henri un véritable culte pour avoir été l'auteur de ma petite soeur et des meilleurs calembours de la décennie 90, que je vous aurai certainement ri au nez.
Et cela m'aurait probablement donné envie de manger du riz au lait, d'ailleurs, mais là n'est pas le sujet.
Donc cet homme, qui parle avec une voix grave, empreinte de la chaleur doucereuse et profondément maghrébine de la juivie-marocaine, avait, entre autres, la manie de chanter en Raï tout ce qui lui passait par les oreilles.
Exemple :
TAMER : Passe moi le poulet
Henri : Paaaaahahasse mouaa le poulleeeeeyeeyeeeeeyet !
Et bien ce Henri là, est à ce jour le détenteur ultime et unique de la palme du calembour-au-sujet-duquel-on-ne-sait-pas-tellement-si-c'est-volontaire-ou-non.
Parce que le calembour involontaire, c'est marrant deux minutes, bon, ça permet d'alimenter les conversations autour de la télé-réalité ou par exemple de montrer que moi aussi, je me frotte au petit monde de la rue, la preuve, pas plus tard qu'hier, je demandai mon chemin à une dame du peuple qui me sort comme ça, de but pourpoing "ah mais moi je veux pas vous enduire avec de l'erreur hein !"
Pareil pour le calembour volontaire. Ca fait tout de suite intelligent de sortir un calembour, ça signifie intrinsèquement que tu maîtrise les subtiles variations de la langue française et donc que, outre ton incroyable sex-appeal, tu disposes d'un esprit tout à fait intéressant. "Mens sana in corpore sano" (on attrape pas les hommes avec un corps nano (proverbe de grosse)).
Exemple : Moi, blonde fatale surmaquillée, décolleté plongeant dans un décor de boite de nuit, tentant de faire comprendre à mon interlocuteur casse-burette au possible que je suis intéressée par lui, dès qu'il arrête de parler :
- Han mais t'es une plaie !
- Hein quoi ? Qu'est ce t'as dit ?
- J'ai dit tu me plais !!
Passons.
Il n'existe à ce jour que peu d'activités aussi fortes que le faisage de calembour-au-sujet-duquel-on-ne-sait-pas-tellement-si-c'est-volontaire-ou-non. Et à ce jeu, c'est définitivement Henri qui gagne.
Avec :
Le fourbi de scapin
...
Le jardin de la climatisation
...
Et .... last but not least
... Les galeries La faillite
Un films avec Edward Nothune et Bad Prix
Applause
Merci.
Si tu veux la suite, demande-moi car je manque cruellement de commentateurs.