La route du pire
Grâce à ma petite notoriété acquise de dure lutte sur la toile du web international, j'ai encore la chance d'être invitée à découvrir des trucs incroyaux en avant-première ou alors parfois en première et très rarement en seconde ou en troisième. Et alors ce qui est drôle quand on a construit sa petite famousité sur les autoroutes de l'information, c'est d'être invitée à "La route du rire", un événement propulsé par un fabricant de voitures du peuple qui a commencé sa carrière sous les mauvaises augures de la tentative autarcique teutonne. Volkswagen donc.
Et qui la mène aujourd'hui tambour battant sous les augures de la galéjade et de la rigolette.
Par exemple : essayez d'écrire Volkswagen sans utiliser google et vous allez tout de suite comprendre la galéjade et la rigoulette.
J'ai donc redécouvert avec stupeur quelque chose que je n'avais pas remarqué alors...
Mes publicités de voiture préférées de ces 15 dernières années sont exclusivement toutes des publicités Volkswagen.
Car en effet, Humour, rigolade, rire et galéjades sont un peu les 4 chevaux de bataille de Volkswagen. Il était donc pertinent de créer un événement pour trouver l'humoriste de demain à l'aide des humoristes d'hier et même un peu ceux d'avant-hier si j'en crois la soirée que je passai alors.
Admirablement présentée par un Cyril Hanouna impertinent et donc pas pertinent du tout, la soirée nous a offert un florilège de sketches inégaux dont quelques uns m'ont arraché des bons rires francs des familles, et d'autres un tout petit sourire, sobre et sans grumeau. Un bon moment somme toute.
Mais tout cela c'était avant l'arrivée de Shirley.
La gagnante de l'édition 2009, dont j'avais vaguement entraperçu le visage singulier à la télévision nous a offert un morceau de son second spectacle. Lequel permet moi de te le dire, si avant la fin 2010 tu l'as pas vu, te peux manger la Rolex du président, il peut pas t'arriver pire.
Cette jeune femme élastique et aussi féminine qu'un port de pêche a eu l'heur de me proposer mon pipi dans la culotte de l'année. Car le saviez-vous, je pipi dans la culotte au moins une fois par an, c'est une tradition familiale (ou une maladie orpheline, on sait pas trop). Et ce fut cette fois.
Autant vous dire que tous ceux qui passèrent après eurent bien du mal à me faire rêver.
Et cela ce fut avant que l'on appelle le parrain "senior" de l'affaire. La caution "humour certifié" de l'événement : Anthony Kavanagh.
Autant vous le dire, j'adore Anthony Kavanagh depuis l'accouchement de sa femme dans l'un de ses premiers spectacles.
Et cette fois, il a réussi, après Shirley, à me faire rêver.
Je rêvais, je rêvais ...
De l'empaler sur un cure dent en chantant La Marseillaise
De lui faire prendre la ligne 13 à 9h du matin
De lui coudre les dents
De créer un groupe facebook : "à la recherche de celui qui a remplacé Anthony Kavanagh par Patrick Timsit sans qu'on s'en aperçoive"
C'est quand j'ai commencé à rêver d'Anne Roumanof que je me suis inquiétée.
Comment diable ce larron d'Anthony Kavanagh, bruiteur exceptionnel, showman agité a-t-il viré "humour français de gauche vaguement présenté comme un stand up alors qu'une succession de vannes de préau auraient plus de vertus" ?
Le vanneur de préau, au moins, ne s'arrête pas de parler à la fin de sa vanne en attendant les applaudissements. Limite si on s'attendait pas à un petit "boum boum tziiiiiing" à la Georges André Gaillard.
A quel moment, un type qui pouvait te faire marrer en te racontant un accouchement ou une scène de meurtre en est-il arrivé à philosopher devant public sur Brice Hortefeux et Nicolas Sarkozy ?
Apparemment c'est pas écrit dans le manuel du petit comique que les dirigeants ne sont pas des sujets d'humour tout simplement parce qu'ils ne sont pas drôles.
Enfin je dis ça, je n'ai pas la prétention d'écrire un livre blanc non plus mais il m'est rare de m'esclaffer à l'évocation d'un Brice Hortefeux d'artifice...
hum
BREF
Kavanagh s'est mis aux vannes des années 80 tandis que sur les ondes, Sardou fout en l'air sa plus sympathique chanson en proposant une version surrannée à tendance gravement débile.
C'est toute ma jeunesse qui prend la route, BORDEL !