Le top 10 des méthodes pour réussir sa dispute conjugale
Article écrit en septembre 2011
En matière de litige, il est important d’apprendre à séparer le bon grain pour garder l’ivraie. Une dispute qui n’éclate pas n’est pas une dispute, c’est une déception, un désaccord, une discorde, tout au plus une bonne raison d’avoir des souvenirs émus et des accès de tendresse. A fuir comme la peste. Il vaut mieux qu’il n’y ait pas de dispute du tout qu’une dispute qui n’éclate pas.
Ainsi, pour continuer sur notre série spéciale « vie de couple » septembre 2011, nous vous proposons aujourd’hui nos méthodes pour créer l’étincelle, alimenter le feu et ainsi, transformer une brouillerie en rixe et un débat en combat mortel.
Démarrer en douceur…
… n’a aucun intérêt
Allez-y franco !
Pour démarrer une querelle, les méthodes sont pléthores, et sujettes à votre environnement conjugo-personnel, une prise de bec est quelque chose d’extrêmement personnel.
Sachez juste que la plupart des engueulades commencent par « oui ben c’est bon ».
Mettez du « oui ben c’est bon » agacé dès 19h et montez très vite en pression pour éviter de finir la sérénade au poste de police sous le prétexte fallacieux que votre voisin n’apprécie pas les cris à une heure du matin passé.
Ayez déjà des problèmes
Nous l’avons déjà dit dans le top 5 des méthodes pour commencer sa journée comme une merde : tout est affaire de combinaisons.
Si vous êtes un homme : tapez du pied, marchez lourdement, faites tomber des trucs en hurlant et regardez là avec un air un peu choqué qui dirait « oh dis donc j’avais pas remarqué que t’avais tant grossi », imprégnez vous de cette phrase : « j’espère qu’elle a pas ses règles » et si elle vous dit un mot, répondez systématiquement « t’es chiante ».
Si vous êtes une femme : Montez sur la balance dans les pires conditions possibles, brulez-vous avec votre café, perdez vos lunettes, trouvez des tâches sur la seule robe qui vous va quand vous vous sentez grosse … que d’éléments qui viendront alimenter l’algarade au moment voulu.
Tout est de sa faute bien entendu, et si ce n’est pas le cas, pointez du doigt son incapacité à se mettre à votre place, à vous comprendre et terminez par un « de toute façon tu veux que je sois dépendante de toi alors ça t’arrange tout ça »
S’il ne se met pas à pleurer, claquez la porte.
TNMFPC
N’oubliez jamais : La confiance est un mot qu’on a inventé pour mieux nous niquer.
La confiance n’existe pas, seule existe la lucidité et la capacité à aimer les gens malgré tout.
Néanmoins, répétez lui « tu ne me fais pas confiance » à chaque fois qu’une occasion se présente. Les occasions sont multiples :
- Il vous demande l’heure qu’il est, vous lui répondez, il regarde par lui-même > tu ne me fais pas confiance !
- Il vous demande à quelle porte il doit sortir sur le périphérique, vous lui répondez, il vous dit « tu es sûre ? » > tu ne me fais pas confiance ?
- Elle vous demande si elle a pris du poids, vous ne lui dites pas « non », vous lui dites « ça ne se voit pas », elle vous dit que vous mentez > TNMFPC
- Elle vous demande d’être à l’heure pour un rendez-vous, prenez un air outré et munissez-vous de votre plus beau TNMFPC
Un spécial pour vous mesdames, si vous pleurez à bon escient, vous gagnez plus souvent que lui, profitez-en pour lui servir du TNMFPC de diva, et pendant qu’il réfléchit sur ses limites névrotiques, allez voir sur son Facebook s’il n’aurait pas commenté le statut d’une fille que vous ne connaissez pas. Et mettez lui devant le nez en hurlant au scandale et au fait que vous ne pourrez pas lui faire confiance tant qu’il n’agira pas comme quelqu’un digne de…
La confiance est une pute borgne, qu’on se le dise.
Le NON de la discorde
Soyez une poupééééé qui fait non non non non non noooon.
Commencez toutes vos phrases par non, même quand vous êtes d’accord, dites NON puis reformulez ce que l’autre vient de dire. Si vous entendez « mais c’est ce que je viens de dire » répondez « j’ai pas dit le contraire »
Le contraire de quoi ? plus personne ne le sait, vous êtes allé trop loin dans la négation.
N’ayez pas peur d’être absurde.
Quand ça commence à chauffer, ajoutez-y un « mais » pour faire un « non mais » tout à fait rafraichissant.
Exemple :
- Je trouve que machine est bête, et son mec mais quel macho !
- Non mais ils sont pas méchants
- J’ai pas dit qu’ils étaient méchants
- Non je sais mais bon, ce que je veux dire c’est qu’ils sont pas bien dangereux
- Heureusement ! Cons et dangereux ça ferait beaucoup
- Non mais tu comprends ce que je veux dire
- ET TOI ?
- Non mais c’est bon, on se calme
- Ok … enfin bref, comme tu dis, ils sont cons, mais pas méchants
- Non je les trouve pas cons je les trouve sympas
- ??? j’ai dit qu’ils étaient pas sympas ?
- Non
- La putain de toi
- Non mais …
Ayez la foi, surtout la mauvaise
Il vous appartient de savoir que la mauvaise foi est affaire de nature, c’est à cela qu’on reconnaît les êtres humains d’ailleurs. Il ne viendrait pas à un loup de prétendre qu’il n’a pas touché l’agneau. L’être humain, lui, vous regarde droit dans les yeux en vous disant que pas du tout, même qu’il croyait que c’était un mouton.
Utilisez la mauvaise foi, la votre, la sienne, niez en bloc d’un côté et reprochez lui de nier. L’autre est un ennemi, et votre seul ami, c’est Guy Mardel qui fredonne « n’avoue jamais » en fond sonore.
Et quand l’ennemi est à bout, traitez-le de mytho.
Soyez désobligeant(e)
Si vous enchaînez le point précédent et celui-ci, vous devriez gagner 3 points de noise et faire un combo. Traitez le de mytho, si possible en riant.
Riez dès que possible, dans tous les cas. Et abusez des expressions telles que « il est fou lui » ou « nan mais le mec quoi »
Et quand il est bien chaud, regardez le avec commisération et dites « M’enfin je sais pas ce qu’il te prend mon pauvre ami »
Si tout se passe bien, il devrait avoir envie de pendre son linge à vos intestins
Pratiquez la mauvaise foi
Et si on vous fait gentiment remarquer que vous avez déjà traité de la mauvaise foi deux numéros avant, et que votre liste ne comporte toujours pas de numéro 7 répondez « t’en as pas marre de me critiquer tout le temps ? »
Ajoutez « c’est quoi ton problème avec moi ?»
Et terminez par un « qu’est ce que je t’ai fait !!!! » dramatique.
Les murs ont des oreilles, pas vous
Vous lui répétez en boucle une information ou une requête qui n’intéresse que vous et feignez de ne pas entendre son grognement exaspéré.
Tout est dans le moment ou vous récupérez vos capacités auditives. La preuve en exemple.
- tu pourras m’aider à plier le linge quand il sortira de la machine
- hmmm
- hein ?
- hmmmmmm
- t’es d’accord ? Parce que sinon blablablibloublou linge blublu sécher
- oui oui
- non ?
- SI PTAIN !
- Oh mais qu’est ce que ce t’as ça va pas ?
Quand on est sourd, logiquement, on parle plus fort. Dites-vous que vous êtes bien plus pratique qu’une chaine hi-fi, car vous pouvez monter et redescendre le son d’une manière rapidement intolérable.
Et lorsque l’autre est bien agacé, programmez-vous en « aigu » comme on mettait sa chaine sur « rock » dans les années 2000.
En général, le moment propice pour l’aigu, c’est lorsque l’autre commence à montrer des signes d’agacement, ce qui logiquement, a le don vous agacer.
MONTEZ LE SON et comme vous n’entendez pas ses réponses, n’ayez pas peur de radoter. Le silence vaut consentement, mais pas chez vous. Du coup n’arrêtez plus et digressez, partez dans des reproches infinis, comme vous n’entendez pas les réponses, vous avez le champ libre.
Il vous demande de vous taire, ne le faites pas !
A ce niveau des choses il devrait être dans un état suffisamment avancé pour tenter de vous faire avaler du savon
Faites le miroir
Vous savez, ce jeu que l’ont faisait enfant, quand on s’obstinait à répéter bêtement ce que la personne venait de dire, ben c’est pareil, en mieux.
Dites vous que TOUT ce que vous lui faites, il vous l’a déjà fait, et vous détiendrez l’arme ultime de la fâcherie conjugale.
Vous ne dormez pas et regardez une série télé dans votre lit toute lumière allumée, la pomme luminescente du Mac dirigée dans ses yeux ? Et alors ? Vu le nombre de fois ou il a ronflé comme un pourceau, il ne va quand même pas vous faire l’affront de vous reprocher une insomnie, NON ?
Il trébuche sur vos chaussures … dans le salon et se met à éructer des inepties sur vous et le rangement, regardez attentivement la pile de papiers à côté de son bureau en fronçant tout doucement les sourcils et le nez… Gonflez le torse et … évitez la chaussure qui se dirige vers vous.
La munition s’appelle « et toi » et vous devez charger votre arme à bloc :
- Arrête de me faire des remarques
- ET TOI quand tu te permets de me dire que gnagnagna
…
Les variantes : « toi c’est pas mieux » « pas pire que toi » « tu t’es vu » « tu peux parler »
Enfin n’oubliez pas que si vous n’êtes pas responsable de la tête que vous avez, vous êtes responsable de la gueule que vous faites, et nous terminerons sur un extrait d’une œuvre radiophonique culte :
- Un témoin nous a dit qu'il y avait souvent dispute chez vous
- Ah ça m'arrivait d'en emmener une ou deux, jamais dix.
(François Perusse)