Mon point de vue sur le mariage gay et l'adoption
Un titre sans jeu de mot, voila qui augure bien...
Alors que fait rage le débat sur le mariage gay, une discussion récente m'indiquait que derrière le mariage sourdait au tréfonds les prémices du sujet essentiel : l'adoption et l'homoparentalité.
Parce qu'adopter c'est comme la FIV ou l'insémination, c'est un peu réussir sans coucher
Un sujet sur lequel tout un chacun peut intervenir dans une mesure bien moins moindre que sur le sujet du mariage, en effet, si tous ceux qui ne sont pas gays "ne peuvent pas comprendre", en revanche, tous ceux qui sont parents ou veulent le devenir sont concernés de près ou de loin par l'avenir de nos enfants.
Qu'il soit menacé ou embelli par la perspective de l'ouverture à l'homoparentalité, ce n'est pas l'important.
C'est le débat qui est beau et surtout la vision. Imaginer la société demain.Peser et réfléchir.Imagine que tu es un enfant et dans quel environnement tu grandis et en quoi ça t'influence.
Du caractère sacré du "mariage" : institution fondée par l'homme pour l'homme
Tout cela est bien beau mais entièrement construit sur un postulat que l'on peut considérer comme un mensonge. Je ne dis pas que c'est un mensonge. Mais qu'on peut y croire. Ou pas.
N'importe quel anthropologue pourra le dire, si on regarde hors de religions monothéistes tombées sous le joug du mensonge romain depuis pus de 2000 ans il y a des civilisations qui ne voient pas le mariage, l'union et les enfants de la même manière. Les enfants sont élevés par la communautés, et l'homosexualité est présente hors de liens du "mariage".
C'est sur que si on remet le mariage sur les rails de l'ancien temps, quand on se mariait pour allier les familles et non par amour, alors oui, en effet le mariage et l'amour n'ayant rien à voir, les homos s'en foutent un peu, sauf que ça se passe pas comme ça en vrai. Et c'est précisément ça qui est un mensonge potentiel.
Bien sûr je trouve profondément injuste que des personnes exemptes par la naissance, par la CHANCE d'être nées hétéro (car non ce n'est pas un choix) privent d'autres d'un droit dont elles disposent.
Et c'est là précisément que monsieur Bernheim met le doigt : avoir des enfants n'est pas un DROIT. C'est tout au plus un devoir, et il a raison. Fondamentalement et douloureusement raison.
On m'a dit un jour "c'est vraiment le symbole de la société de consommation. Tout le monde n'a pas droit à tout. Minceur, jeunesse, bébé sage et poupon... La notion de devoir vis à vis du monde est complètement occulté"
Je ne peux être plus d'accord. C'est juste vrai.
Mais c'est hors sujet
A moins qu'on refuse la même chose à toute personne n'ayant pas la possibilité physique d'avoir un enfant ... est ce envisageable ?
Dès lors que l'on accorde le droit à des gens d'avoir des enfants non naturels, on touche au domaine du droit et du non-droit, puisqu'il y a autorisation.
Puisqu'un organisme doit vous déclarer apte, vous donner le droit d'élever un enfant.
C'est à ce titre et uniquement à ce titre que nous pouvons faire entrer dans le débat les couples homosexuels.
Et c'est là que monsieur Bernheim est hors débat. Dire ok pour l'adoption des couples, selon des critères précis, établis, surveillée, des conditions déterminantes, et dire non à un couple sous le seul prétexte que les deux personnes du couple sont de même sexe, c'est là qu'il faut réfléchir.
Ne pas oublier qu'un temps, le divorce était illégal, les femmes ne votaient pas, l'avortement était un crime, la liberté d'expression un mythe.
On parle de "destruction" du mariage alors que l'institution a été instaurée et préservée par les autorités dans un monde ou il était INTERDIT d'être homosexuel. L'institution même qui définit les rôles de chacun, pour la femme comme pour l'homme, toutes ces choses inadmissibles qu'on a cassé au fil des générations au point de lui ôter toute sa sacralité.
Le progrès consiste en la destruction d'une institution.
Le divorce arrange bien les hétéros, qui n'ont pas les mêmes scrupules à détruire l'institution du mariage lorsque c'est nécessaire. On a longtemps dit que c'était horrible, qu'un enfant avait besoin non pas d'un père et d'une mère mais de SON père et de SA mère, mettant immédiatement les divorcés, les veufs et les "mères-filles" dans une case marquée au fer rouge.
Aujourd'hui on dit qu'un enfant doit avoir des parents épanouis, même divorcés.
C'est trop difficile d'envisager qu'au même titre, on dira dans 30 ans qu'un enfant a besoin de parents amoureux, même homos ?
Quand aux besoins de l'enfant, j'aimerais savoir qui détient la vérité universelle sur cette question. les besoins de l'enfant sont discutés depuis suffisamment longtemps et s'ils étaient l'apanage des hétéros, la France ne serait pas le premier consommateur de psychotropes, ce serait la Belgique qui a adopté la loi depuis 2006, soit depuis 6 ans, de quoi étudier pas mal de comportements ...
En fait ce qui me gène, c'est qu'en disant des choses très vraies, il élude sans arrêt le problème.
Au milieu de son texte il parle de "dérives", toujours ces fameuses (fumeuses) dérives... qui nous guettent...
Mon point de vue, c'est que s'il faut encore un homme et une femme pour fabriquer un enfant, c'est un choix de la nature pour préserver les 2 espèces de l'extinction.
Bien sûr, tout progrès à ses dérives. Lorsqu'on a accepté l'avortement, on criait au danger, "les filles vont baiser n'importe comment avec n'importe qui, et avorter comme on achète un pain au chocolat".
Hélas, l'avortement n'est pas un acte anodin, c'est quelque chose d'important et de décisif. Lorsqu'on a un minimum de conscience.
Sans conscience, le progrès à l'instar de la science n'est que ruine de l'âme.
C'est probablement ce que monsieur Bernheim aurait du nous dire.
Il a peur qu'avec le temps, on finisse par anihiler la différence entre les sexe. Je le comprends, moi aussi j'ai peur qu'un jour on vive dans un monde ou Big Brother est tout puissant, ou l'on fabrique des enfants sans le corps humain, en leur choisissant des attributs prédeterminés... oui bien sûr cela vous dit quelque chose.
N'importe quel lecteur de roman d'anticipation a déjà fait le tri des dangers qui nous guettent si l'on y prend pas garde. D'u monde dans lequel les femmes et les hommes n'ont plus de rôle, de différence. Mais la nature est là les amis, les femmes auront toujours leurs règles jusqu'à nouvel ordre. Les hétéros existent toujours.
Et surtout, on remercie vivement Aldous Huxley, Georges Orwell et consorts de nous avoir mis en garde. Il y aura toujours des gens pour penser au pire et nous prémunir d'y accéder trop vite.
Asexuer la société : un faux débat
Une grosse exagération sans fondements.
Une de ces exagérations qui amènent à penser que dans 20 ans nos gosses seront TOUS bisexuels.
De même qu'il y a si peu de temps, on pensait qu'un jour tout le monde serait métis. Et même que c'était grave.
Nier à ce point le principe de l'orientation sexuelle est une offense aux hétéros, comme si on se déterminait par choix, en vertu d'une mode ou d'une éducation.
Qui êtes vous pour prétendre ça ?
On mélange le rôle et l'identité.
On associe l'homosexualité avec le changement de sexe. Une question sexuelle et sentimentale en face d'un problème d'identité.
Oui les femmes ont gagné du pouvoir et elles continuent, oui les hommes se sont mis au ménage et au changement de couches, mais est ce que pour autant nous en sommes moins des femmes ou des hommes ? NON
Est ce que si j'aime une femme je suis moins une femme ? D'ou ? Pourquoi ? Au nom de quelle drôle d'idée ?
Ce monsieur a crée un ennemi "les militants LGBT" qui sont dans sa description la pire extension possible d'une communauté plus large (Dieudonné et des "sionnistes", par exemple).
En mettant en garde contre eux, il pointe le risque de "dynamiter les fondements hétérosexuels de notre société" > mais de quels fondements ? de quelle société ? Cette société judéo chrétienne consciencieusement fabriquée par les romains pour asseoir leur empire ? ou bien moins largement notre société française laïque construite sur une série de lois dynamitées les unes après les autres par ce qu'on appelle le progrès social ?
Enfin, il dit "Ces enjeux doivent être clairement posés dans le débat sur le mariage homosexuel et l’homoparentalité.Ils renvoient aux fondamentaux de la société dans laquelle chacun d’entre nous a envie de vivre."
Et en cela je suis d'accord avec lui.
J'ai envie de vivre dans un monde ou les situations DE FAIT, ne sont pas sources de discrimination. Etre noir, être juif, être homosexuel sont des situations de fait et non des choix. Qu'on le veuille ou non.
Ce qui ne signifie pas que je ne respecte pas le point de vue de ceux qui sont contres, du moins ceux qui sont sensés et non pas ceux qui craignent la colère de Dieu ou qui te disent encore que l'homosexualité est contre nature.
Pour certains, ça a l'air d'une injustice mais c'est une structure, et il y a d'autres sujets plus importants que celui là. Certes.
Est-ce plus juste de laisser les stars adopter comme un achète des pains au chocolat ? (oui c'est un sujet récurrent chez moi les pains au chocolat, moins par coquinerie politique que par respect pour l'oeuvre de Joe Dassin).
J'aurais pu dire en 17 à Leidenstadt (mais je voulais éviter le point Godwin).
Une structure sociétaire qui arrange ceux qu'elle arrange, tant qu'ils ne sont pas moi.
Moi je suis pas pédé, pourquoi je m'exprime ? Pourquoi je me battrai ? Pourquoi je ne protègerai pas mes enfants d'un potentiel danger ? Après tout ... je ne suis qu'une femme juive, issue d'une longue histoire faite d'injustices et de luttes ...
Je me trompe peut-être, un jour je reviendrai peut-être sur ce que j'ai dit en déclamant haut et fort que c'était pas une bonne idée, le mariage et l'adoption par les gays, mais aujourd'hui je constate :
Tous ceux qui peuvent ne devraient pas avoir le droit, c'est ça la vraie injustice, alors si tous ceux qui veulent vraiment et sincèrement pouvaient l'avoir à leur place, je dis oui.
Au temps pour Dieu... après tout, c'est lui qui a fait tout ça ... ha ha