L'arène déconne. Ah, la reine y est au plafond !

Où j'ai perdu un combat à mort contre une grande brune aux jambes poilues (il paraît mais j'ai pas été regarder de si près).

Le roi est mort

Un autre roi est appelé à régner

Araignée ?! Quel drôle de nom pour un roi !

Pourquoi pas libellule ou papillon ?

Poème vraiment de merde

[Int. nuit. Lumière tamisée. Une femme nue se débat avec sa poubelle de salle de bain qui ferme mal. Elle jette un coup d'oeil à la glace et réprime un rictus de dég... satisfiction... faction ... je vais y arriver. Soudain, dans le fond immaculé de sa baignoire blanche, une tache noire attire son oeil. Ce qu'elle y voit l'épouvante, aïe !]

Elle est là. Immobile, dans le décor blanc de son logis provisoire, grosse comme un pamplemousse, elle me regarde. Je le sens. Elle bande tous ses muscles, prête à bondir. Pour ma part, je me contente de hurler à la mort en faisant trois pas en arrière, soit deux de trop pour la surface exigue de ma salle de bain, ce qui me propulse immédiatement la tranche de la porte dans le dos, non sans provoquer une douleur vive, s'entend.

Mais attend, on est pas là pour se faire emmerder, et surtout pas chez soi.

"La guerre est déclenchée" comme dit une locataire de l'île de la tentation. J'ai des références de l'âge que je veux.

J'applique immédiatement la maxime guerrière ultime : "Connaître son ennemi". Qui est cette araignée ? D'ou vient-elle ? Que font ses parents ? C'est ainsi que je posai les bases d'un combat sans merci, ni je t'en prie c'est moi qui te remercie.

Mes capacités de déductions poussées à leur extrême par l'imminence du danger me donnent immédiatement la réponse : elle venait du dehors, et était entrée à l'intérieur par la baie vitrée.

J'étais d'ores et déjà en mode super guerrier, comme Sangoku, redevenue blonde le temps d'une bataille à armes égales contre une farouche bestiole qui me toisait dans la bruneur de ses poils (peut-être) soyeux (finalement).

Moi : angoisse, terreur incontrôlable, peur irrationnelle et transpiration de sous les aisselles, MAIS entourée d'objets contondants.

Elle : ses sens surhumains, superdéveloppés, des ventouses au bout de ses moult pattes, la rapidité de l'éclair et un avertisseur de danger de série.

Je déploie en quelques secondes un stratégie militaire imparable à base de dénonciations et de torture, mais surtout d'eau fraiche.

Le jet de la douche est dirigé contre le cible, la main sur le détonateur, j'attends le feu vert des autorités, qui tarde à arriver car ils ont croisé le reflet de mon cul dans le miroir.

"20 kilos et c'est pas peu dire" s'exclame le général en chef.

"Ah, et l'ennemi là, on attend qu'il attaque ?"

"L'ennemi, troufion, ce sont les trous là, tu les vois les cratères ? Faudrait les enfermer dans des petites prisons, des toutes petites cages CAPITONNEES qu'on appelerait des CELLULITES".

"Araignée à 22h45"

"Puté de bordel"

Immédiatement, mon armée de gouttes d'eau se déploient tout autour de l'ennemi qui tente une percée. Rapidement, il est entrainé et capitule. Gagné !

Epuisée, mais ravie, j'ai à peine le temps de faire la peau à un espion venu du derme que mon oeil est attiré à nouveau vers la droite.

L'ennemi a survécu, il est déjà en train d'enjamber les défenses pour revenir vaquer sur mon territoire baignoirien, et ça permettez que je sois pas d'accord.

L'attaque n'avait pas été assez forte.

Terrorisée mais avant tout déterminée, je lache un "agroumpf" rageur avant renouveler l'envoi, toutes mes munitions pourront y passer, mais cette araignée mourra avant que j'ai perdu un kilo (ça me laisse du temps).

L'attaque est fulgurante et dure longtemps. Cette baignoire sera son tombeau et elle y mourra comme un chacal bande de chacals (quoi on dit des chacaux). Dussé-je renouveler l'offensive non plus à l'eau mais à l'huile deux fois (de morue).

Cette fois c'est la bonne. Emoustillée par cette empoigne, je prends d'une main ferme ma brosse à dent, prête à en découdre avec la plaque dentaire lorsque, prise d'une paranoïa subodorante, je tourne la tête vers la droite, direct dans le goulot.

Rien.

L'ennemi était déjà à l'autre bout de la baignoire.

"Samermimolette !" Cette araignée insubmersible était un mutant capable de se régénérer. Et plus je la combattais, plus elle devenait forte et rapide.

"C'pas possib, m'écriai-je alors prise au dépourvue. Comment elle a fait ? Elle aurait du être noyée ? Ou emportée par le flot".

Elle était encore là, me défiant de ce que j'appelerais un regard, décidée à prendre logis dans mon secteur de propreté. Et à ce moment là, je pourrais jurer l'avoir entendu rire. D'un rire sardonique.

"Rira bien qui crèvera l'araignée" lui rétorquai-je.

Et l'attaque suivit, longue comme un jour sans sex pain soleil mon banquier au téléphone.

Je la bombardai sans vergogne, en face à face, c'était entre elle et moi... et la pomme de douche. Et ça allait bientôt se terminer.

"Et à la fin de l'envoi, je bouche".

J'allai me coucher sereine et détendue, et m'endormit sous l'effet apaisant de l'adrénaline et du Toplexil.

Ce n'est que ce matin, que prévenue par la présence du bouchon en forme de grenouille, je me remémorai la bataille de la veille.

Je débouchai en souriant avant d'aller au réfectoire partager pitence avec mon compagnon de chambrée, et rejoint bien plus tard la salle de bain pour y procéder à une toilette règlementaire.

Au programme : shampoing, savon pour le visage, gel douche, dentifrice. Toute la panoplie des produits ménagers corporels y est passée.

Ce n'est que bien plus tard, revenant de mes exercices d'habillage lorsque je revins dans la salle de bain pour une mission d'observation capillaire que je la vis à nouveau.

La salope ! Elle avait survécu à trois attaques en règle et à une nuit au mitard et pire, elle était revenue en territoire ennemi. Là, j'appris qu'elle venait de subir une attaque de mon allié fidèle et félidé, le général "Hamilcar" dit "La foudre".

Charaignée

Charaignée

Une attaque de coup de pattes, si j'en crus la position de la Mata Hari des arachnides, qui était si recroquevillée que je crus qu'elle gisait.

Fière de mon greffe, je contemplai un instant le spectacle tout en répétant "mais pourquoi j'y ai pas pensé plus tôt" suivi de "bouffe la poupouche, bouffe la !!".

Et là l'improbable survint sous mes yeux ébahis. Je venais d'appeler mon chat "Poupouche", ce qui eut aussitôt pour effet de lui ôter toute crédibilité, puisqu'il se mit à me fixer avec l'air béat de celui qui a du faire une rupture d'anévrisme sans s'en rendre compte. La vérité m'apparut dans un élan insoupçonné de vérité : il n'était pas béat mais fier comme un pou. Ce pauvre imbécile me montrait sa proie et la quittait des yeux pour chercher dans les miens une approbation maternelle. Et pendant ce temps la chose s'était remise debout comme si de rien n'était.

"Oui ben je l'ai vue, bouffe la maintenant !! OH !! Elle est là ! Suis mon doigt Hamilcar ! Le DOIGT ! LAAAAAAAAAAAAAAAA PTAAAIN MAIS REGARDE !!!!"

L'araignée mutante insubmersible, qui avait du gagner en points d'intelligence depuis la partie de la veille profita de la confusion pour tenter une escapade, mais c'était sans compter sur mon escadrille... non, mon espadrille que je lançai dans la gueule de cette petite pute probablement borgne.

Mais elle esquiva la godasse et moi je commençais sérieusement à flipper à la perspective de devoir partager toute ma vie mon appartement avec cette chose.

C'est alors que se profila devant moi l'issue de cette guerre. Tel un Napoléon de Mon appart' guidant ses troupes vers la victoire, je dessinai les plans de ma prochaine attaque qui allait être décisive.

La guerre chimique.

Si elle survit à ça, je mettrai le feu à mon appartement, je préfère le perdre que de le voir aux pattes de l'ennemi.

Mon plan prend forme dans mon esprit comme une toil... comme un plan quoi.

Ce soir le règne de l'araignée prendra fin et je serai au pouvoir car c'est moi la reine yeah !!

Ce soir, je DESTOP (aux cheveux cassants et aux pointes sèches).

(si elle survit je m'immole par le feu)

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