Ma soeur est un être extraordinaire. Elle a percé le secret du succès jusqu'à en détroner Dale Carnegie, lui même.

Pour ceux qui se poseraient la question, le secret du succès c'est l'enthousiasme (mais les gros seins ça peut aider).

Or ma soeur, qui a à la fois l'enthousiasme et les gros seins, a une capacité extraordinaire à transformer tout évènement si ridicule qu'il soit, en équipée sauvage à dos de taureau fou. Evidemment cet argument n'est valable que si vous êtes un adepte de l'équipée sauvage à dos de taureau fou. Le cas échéant, vous saisirez tout l'enthousiasme que cette perspective peut engendrer.

Si vous n'êtes pas friand d'équipée sauvage à dos de taureau fou, c'est que vous faites partie de ces gens qui sont arrivés ici en cherchant "vulve de fillette" sur google. Et je voudrais que vous sortiez. Merci.

J'en profite que je suis déjà en train de digresser pour ne pas répondre à la question de la personne qui est arrivée ici en cherchant "c'est quoi un hammam".

Pour tous les autres, je m'en vais

 

non je m'en vais pas, j'ai juste oublié de finir ma phrase.

 

Je m'en vais vous raconter comment la yes we can attitude peut vous faire gagner pleins de trucs sauf des points de vie à World of Warcraft.

Cette période d'investiture américaine a un avantage, c'est qu'elle permet d'assister à des scènes d'émotions presques aussi intenses que les fin d'épisodes de C'est quoi l'amour.

Milène a enfin accepté que son mari kevin abandonne son superbe poste de conseiller Anpe pour devenir joueur professionel de Bontempi, Françoise a renoué avec son Rhododendron et barack Obama est président des Etats Unis.

Et la Yes we can attitude dans tout ça ?

 

Hé bien la yes we can attitude, c'est cette capacité qu'ont les américains à te mettre une émotion incroyable dans tout. Et quand je dis tout. Cela s'appelle "renforcer le sentiment patriotique" ça madame.

Et tandis que nous autres, on a à peine levé un sourcil en se demandant si les acquis sociaux n'allaient pas en prendre un coup, ben, eux ils pleurent à l'unisson, saluant l'avènement de leur héros beau comme un champion de la NBA avec déférence et ... oui c'est ça : enthousiasme ! Un enthousiasme qui, d'ailleurs, n'est pas sans lui rendre la tâche ardue, tellement il est déjà considéré comme un grand président avant même d'en avoir endossé la charge.

 

C'est sûr que nous à côté on passe très légèrement pour des esprits chagrins, surtout si on se penche un peu (enfin beaucoup) sur la notion de "grand" président...

 

Mais passons.

Les américains, ils te transforment tout en chevauchée fantastique. Ainsi quand un étranger souhaite endosser la nationalité, il doit se prêter à un grand cérémonial à base de promesses éternelles de fidélité et de jurer la main sur le coeur que le prochain qui me traite de sale turc, je lui réponds "sorry sir, sale américain et fier de l'être d'origine turque s'il te please".

 

Chez nous, quand on va se marier, on va d'abord à un enterrement.

C'est comme ça.

 

Autre exemple : lorsqu'un étatsunien obtient son diplôme de fin d'études, il se présente, vêtu de sa robe de bal en taffetas de malaisie, coiffé d'un ... plateau avec un sushi dessus. Et lorsque de manière très officielle, il reçoit son diplôme, il lance son menu F à la gueule du doyen sous les hourras de la foule et les pleurs de ses parents qui sont venus de l'Ontario pour l'occasion.

 

En france : d'une, on sait jamais vraiment quand on a son diplôme, entre les deug, les master 1, 2, DESS, DEA, BTS, DUT, IUT, MBA, thèse, antithèse, permis de conduire et droits de visite, il est très difficile pour un parent français de savoir à quel moment exactement son fils va arrêter de puiser dans les ressources familiales pour aller gagner sa croute comme un grand. Ou comme un américain si vous voulez.

 

De deux, je suis pas certaine qu'aller s'inscrire à l'Anpe la plus proche soit de nature à faire grandir le sentiment de fierté nationale.

Mais si on y mettait les formes, si nous mettions, nous aussi, un peu d'enthousiasme dans notre vie, imaginez quel grand pays serait la France !

 

Ce serait pourtant pas compliqué.

 

Hauts les coeurs, merde !

 

 

Demain, si j'ai le courage, je vous raconte comment la façon subtile dont j'ai été amenée à poser ma cheville, ourlée de mes plus beaux escarpins en soie sauvage de cuir, sur un trottoir incroyable qui devait faire dans les 7 centimètres, à tout casser, et qui, je le pense sincèrement, a été abîmé par un malheureux concours de circonstances alliant la pluie, le passage et le manque de moyens des autorités publiques, a été le déclencheur d'une série d'évènements incroyables allant du flip flap arrière au salto dévissé tourné qui a fait la réputation de Surya Bonali, à tel point qu'un homme d'affaire qui passait par là à ce moment précis n'a pu retenir une réflexion qui restera probablement dans les annales comme le "oh putain" le plus surpris de tous les temps.

 

Yes I can

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